35 heures
La riposte

1 - La réduction du temps de travail

La revue de presse

35 heures : la difficile riposte des syndicats
Unanimes à dénoncer les nouveaux assouplissements des lois Aubry annoncés par le premier ministre, les principales confédérations divergent sur les moyens de s'y opposer : la CFDT continue de défendre la réduction du temps de travail tandis que FO privilégie le combat pour les salaires. La défense des 35 heures attendra le retour des vacances et la création d'un éventuel front syndical uni. Malgré les rencontres bilatérales qui se sont multipliées ces derniers jours (Le Monde du 17 décembre), les confédérations ne sont toujours pas parvenues à s'entendre sur le principe, la nature et la date d'une riposte commune à l'"arrêt de mort" que Jean-Pierre Raffarin a prononcé, selon eux, contre les lois Aubry.
Ces différends renvoient à une approche très différente de la réduction du temps de travail - essentielle pour la CFDT, moins ancrée dans les revendications de la CGT et de FO. En donnant le droit de transformer le compte épargne-temps en salaire et en proposant le "temps choisi" à travers une majoration du contingent annuel d'heures supplémentaires (porté à 220), le premier ministre a réveillé des syndicats peu combatifs et désunis depuis l'échec du front qu'ils avaient tenté de constituer, au printemps 2003, contre la réforme des retraites.
Dans un entretien aux Echos daté 17-18 décembre, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, juge que cette "attaque en règle" est "inacceptable" et prévient que sa confédération "ne laissera pas faire". Le dirigeant de la CFDT - "à l'initiative de cette réforme sociale majeure", rappelle-t-il - reconnaît qu' "il ne sera pas facile" de s'entendre avec les autres syndicats. "Nous ne pourrons nous contenter de contester pour contester, explique-t-il. Il faudra définir clairement les objectifs communs, se mettre d'accord sur ce que nous voulons voir modifier dans le projet du gouvernement."
Dès le 10 décembre, au lendemain des annonces du premier ministre, les leaders syndicaux avaient souligné qu'il donnait satisfaction au Medef. Son président, Ernest-Antoine Seillière, avait en effet jugé que c'était la première bonne nouvelle pour les entreprises depuis la nomination de M. Raffarin à Matignon. (…)

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Encadré complémentaire :

Près de 60 % des salariés en bénéficient
Les lois Aubry, adoptées en juin 1998 (Aubry I) et janvier 2000 (Aubry II), ont fixé la durée du travail hebdomadaire à 35 heures. Le calendrier a été fixé par la loi Aubry I : 1er janvier 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés, 1er janvier 2002 pour les autres.
La loi Aubry II a introduit une période d'adaptation de deux ans, pour le régime des heures supplémentaires (contingent annuel autorisé, majoration des rémunérations). La loi Fillon, adoptée en janvier 2003, a procédé à une première révision portant sur le contingent annuel d'heures supplémentaires autorisé de 130 à 180 heures. Elle a supprimé - en les faisant converger - les différents smic nés de l'application des lois Aubry. Le nombre d'entreprises aux 35 heures était de 327.230 fin juin 2003, soit 20,5% du total, selon les derniers chiffres du ministère du travail. La proportion d'entreprises aux 35 heures est de 55,2% chez celles qui emploient 20 salariés et plus. Elle est de 18,2% chez celles qui emploient 20 salariés ou moins.
Le nombre de salariés aux 35 heures était de 9.871.215 à fin juin 2003, soit 58,4% du total des salariés.
(source A Chômage)